Ici et ailleurs #2

Je me faisais une joie d’assister à cette rencontre à la mémoire d’Ozaki, à un point qui me surprenait moi-même. Combien de têtes connues seraient-elles là ? Une dizaine tout au plus, sans doute. Toutefois, chose inhabituelle chez moi, bien plus que la perspective d’y retrouver des connaissances, c’était bien l’idée de me rendre à une rencontre dont le principal personnage était absent qui nourrissait mon attente.

Ici et ailleurs #1

Les éditions Chūō-kōron m’avaient proposé à la fin de l’année d’écrire un essai pour le bulletin des œuvres complètes en cours de parution de Tanizaki Jun.ichirō. On attendait de moi non pas tant l’analyse d’une œuvre qu’un souvenir personnel s’y rattachant, aussi avais-je songé à écrire sur Bruine de neige.

Il était une fois… #4

Il était une fois… Dans un village aussi pauvre que ses villageois, un temple bouddhique très pauvre, qui n’était tenu que par un seul bonze. Celui-ci se sentait tellement seul dans sa vie quotidienne qu’il partageait ses journées avec un chat mike. C’était pour lui comme son enfant. Il lui donna tant d’amour, si bien que le petit félin vécut longtemps et, le moment venu, devint un très vieux chat.

Il était une fois… #3

Il était une fois… Un vieil homme très gentil qui vivait seul. Un jour, de retour de la ville, il tomba sur des enfants qui harcelaient un chiot. Ils avaient attaché une corde à son cou et le lançaient dans la rivière, d’où ils le ramenaient pour recommencer, juste pour s’amuser.

Il était une fois… #2

Il était une fois… Un vieil homme et une vieille femme qui vivaient ensemble, seuls, dans un village lointain. Un jour, l’homme alla jusqu’au fond de la montagne pour y abattre des arbres et en faire des bûches. À midi, ayant bien avancé dans son travail, il décida de prendre le repas que sa femme lui avait préparé. Mais lorsqu’il déplia le furoshiki qui l’emballait, une grosse boule de riz tomba au sol et descendit le sentier.

Il était une fois… #1

Bêtement, je l’avais oublié. J’avais oublié que j’avais lu et entendu beaucoup de contes populaires dans mon enfance. J’avais oublié aussi qu’ils m’avaient été transmis par des adultes : mes parents, bien sûr, ma grand-mère maintenant décédée également, les enseignants des écoles, mais pas seulement.

Le sabre de bambou #5

Ce fut le mois suivant que le messager tant attendu se présenta, le soir du premier jour d'octobre. Tanjurō le suivit en toute hâte jusqu'à la demeure du commandant, à l'intérieur de la première enceinte du château.

Le sabre de bambou #4

Les travaux de réfection des berges de la rivière Goken s'arrêtaient avec la tombée du jour. Quand il rentra à son humble auberge de la rue Hatsuhana, le dos empourpré par les reflets du soleil couchant, il faisait si sombre que c'est à peine si l'on distinguait le visage des gens.

Le sabre de bambou #3

« Katayanagi Zusho ? Le clan d'Aizu » Tandis que son épouse l'aidait à se changer, Tsuge Hachirōzaemon secoua vivement la tête. « Décidément, ça ne me dit rien », dit-il à nouveau, même après qu'il se fut assis et que sa femme lui eut servi du thé. Hachirōzaemon avait tendance à tout prendre à cœur.

Le sabre de bambou #2

Néanmoins, ce jour-là, Oguro Tanjurō ne put rencontrer le commandant. Tsuge Hachirōzaemon s'était absenté pour une affaire officielle.