Dazai Osamu, nom de plume de Tsushima Shūji (1909-1948), est une figure majeure de la littérature japonaise du xxe siècle. Ses romans pessimistes, portant un regard implacable sur la société de son temps – Soleil couchant (Shayō, 1947 – Les Belles Lettres, 2017, traduction de Didier Chiche) ou La Déchéance d’un homme (Ningen shikkaku, 1948 – Gallimard, 1990, traduction de Gaston Renondeau) –, ainsi que ses nombreux récits, souvent autobiographiques – Cent vues du mont Fuji (Fugaku hyakkei, 1939 – Picquier, 2021, traduction de Didier Chiche), Pays natal (Tsugaru, 1944 – Picquier, 1995, traduction de Didier Chiche) –, jouissent aujourd’hui encore d’une grande faveur dans son pays et au-delà, particulièrement auprès des jeunes lecteurs. 

Cet écorché vif, enclin aux addictions et aux actes autodestructeurs, disparut à l’âge de 38 ans, laissant derrière lui une œuvre déjà abondante.

Le texte présenté ici appartient à une autre veine du talent de Dazai, celle du conteur. Inspiré d’une légende antique, Cours, Melos ! (Hashire Merosu, 1940) est considéré comme un classique au Japon, où il est étudié à l’école. Cette œuvre a par ailleurs fait l’objet d’un grand nombre d’adaptations, au théâtre (notamment par Terayama Shūji), au cinéma et à la télévision, en manga et en dessin animé. 


Présentation par Silvain Chupin, février 2021
Crédit photo : Hayashi Tadahiko, 1946