Illustration de l'article

Sakurajima #6

Mon quart du matin terminé, à midi, je retournai aux quartiers d’habitation. Durant ma garde, j’avais été réprimandé par l’officier de service, le chef cryptographe Tanagokoro. La transmission d’un message avait tardé. C’était, en plus, un télégramme que nous avions intercepté.
Illustration de l'article

Sakurajima #5

Sans aucun doute, j’étais irrité. C’était aussi à cause du manque de sommeil prolongé. Cependant, ce n’était pas seulement cela. En un mot, j’étais incapable d’accepter mon sort.
Estampe Japonaise

Maggie tue-les-chats

I. Mon nom est Maggie tue-les-chats. Mais je ne tue pas de chats. Je sais pas pourquoi on m'appelle comme ça. Les noms sont souvent donnés sans raison particulière, alors ça ne me dérange pas.
Illustration de l'article

Sakurajima #4

La dysenterie faisait rage. Ce jour-là, un soldat cryptographe qui avait cueilli et mangé des poires sauvages, avait été envoyé à l’hôpital de Kirishima avec des soupçons de la maladie. Manger des poires était strictement interdit par les médecins militaires. Après l’avoir laissé à l’infirmerie, j’étais retourné aux quartiers d’habitation pour y prendre mon repas du soir.
Illustration de l'article

Sakurajima #3

Ainsi commença ma vie à Sakurajima. La journée était divisée en deux périodes de service, et la nuit en trois. De six heures du soir jusqu’à l’heure de l'inspection, il y avait une période qui ne faisait partie ni des quarts de jour ni de ceux de nuit.
Estampe japonaise

Lilas des Indes

Des plantes occidentales exotiques y germaient parfois, charriées par les déjections d’oiseaux, mais c’était avant tout un jardin japonais. Faute d’entretien, palmiers, camphriers, oliviers odorants et rhododendrons, camélias d’automne, magnolias à grandes fleurs, pins des bouddhistes, cleyères du Japon et broussailles, mais aussi cèdres du Japon poussaient à foison, dans l’anarchie la plus totale.
Illustration de l'article

Sakurajima #2

À midi le jour suivant, j’arrivai à Taniyama sous une pluie fine. L’intérieur de l’abri suintait d’humidité et l’air était vicié. La salle de cryptage était tout au fond. J’ôtai ma lourde casquette militaire gorgée d’eau et j’entrai en me courbant pour ne pas me cogner aux poutres. À cause de la forte chaleur de la pièce, j’avais beau essuyer sans cesse mes lunettes, elles se recouvraient continuellement de buée.
Estampe Japonaise

Contes de guerre

Sur une plage coincée entre mer et jungle, dans une grande île loin dans le sud, gisait un soldat de l’armée japonaise. Presque aussitôt après que la guerre avait éclaté l’armée impériale avait mis pied sur cette île et en avait fait une base arrière pour son offensive vers le sud, plus tard les Américains étaient passés à la contre-attaque et, depuis, l’île servait de bastion, de « porte-avions insubmersible » pour l’aéronavale nippone.
Illustration de l'article

Sakurajima #1

Au début de juillet, je me trouvais à Bōnotsu. C’était ici que jadis, nos ambassades prenaient la mer pour aller en mission dans la Chine des Tang. Je m’occupais des transmissions de la base se trouvant dans le col qui surplombait ce joli petit port. J’étais cryptographe. Tous les jours, je descendais de la falaise pour aller pêcher, cueillir des myrtilles dans la montagne et bavarder avec l’employée du bureau de poste de Bōnotsu qui passait par le col matin et soir.
Estampe Japonaise

Vie citadine

Un instant s’il vous plaît, dit l’hôtesse en commençant à pianoter sur son clavier, les yeux rivés sur son écran. Je suis désolée, l’avion est complet. S’il y avait eu des places il n’y aurait pas eu de problème pour changer de vol mais à partir de demain il y a un long week-end, alors…